Comment définir la notion de “risque” ?
La Haute Autorité de Santé (HAS) définit un risque comme étant : “une situation non souhaitée ayant des conséquences négatives résultant de la survenue d’un ou plusieurs événements dont l’occurrence est incertaine”.
Dans un établissement de santé, trois types de risques peuvent être rencontrés :
- Les risques associés aux soins
- Les risques liés aux activités supports
- Les risques liés à l’environnement
La cartographie des risques c’est quoi ?
La cartographie des risques est un outil stratégique et opérationnel permettant la gestion des menaces et vulnérabilités auxquelles les établissements de santé pourraient être confrontés. Cette démarche permet d’identifier, d’évaluer et de hiérarchiser les risques, tout en élaborant des plans d’action pour les atténuer ou les supprimer .
Cette cartographie est un moyen d’éviter les accidents, gagner en qualité et réduire l’impact des risques sur l’environnement et la société.
A la clé, une vision plus claire des forces et des faiblesses de l’établissement de santé.
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Quelles sont les étapes de mise en œuvre ?
La mise en œuvre de la cartographie des risques se fait de manière organisée. La finalité pour l’établissement de santé est d’assurer une continuité d’activité et éviter les conséquences négatives liées à l’apparition des risques.
Regardons étape par étape comment cette cartographie est mise en place.
Étape 1 – Déterminer les rôles et responsabilités de chacun
La mise en place de la cartographie des risques se fait grâce à un retroplanning élaboré par un groupe de travail pluri-disciplinaire qui va prévoir les délais d’organisation du projet ainsi que l’attribution des pilotes pour le suivi des risques.
Étape 2 – Faire un état des lieux des risques inhérents à l’activité
Grâce à des observations sur le terrain, l’équipe peut recenser certains risques déjà existants. Par ailleurs, le groupe de travail peut effectuer deux types d’analyses. En premier lieu, l’analyse a priori permet d’anticiper les risques pouvant se produire dans le futur. En revanche, l’analyse des risques a posteriori concerne des événements indésirables qui se sont déjà produits au sein de l’établissement.
Étape 3 – Définir le niveau de criticité des risques
Il s’agit de classer les risques par ordre de priorité en fonction de leur gravité et de leur fréquence.
La HAS fixe une échelle de gravité en 5 niveaux :
- Gravité mineure : conséquences sans préjudice
- Gravité significative : incident avec préjudice temporaire
- Gravité majeure : incident avec impact
- Gravité critique : conséquences graves
- Gravité catastrophique : conséquences très graves pouvant aller jusqu’au décès
La HAS fixe également une échelle de fréquence en 5 niveaux :
- Très improbable
- Très peu probable
- Peu probable
- Probable
- Très probable
Une fois que la fréquence et la gravité du risque sont déterminées, la note de criticité peut être obtenue en multipliant la fréquence avec la gravité.
Criticité = Fréquence x Gravité
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Étape 4 – Formaliser la cartographie des risques
La cartographie doit être exhaustive, précise, formalisée, accessible et évolutive.
La hiérarchisation des risques dépend de son impact, de sa probabilité de survenance et de son niveau de maîtrise.
Un code couleur est utilisé, du vert pour le risque le moins critique, au rouge pour le risque le plus critique. On distingue alors :
- les risques acceptables (vert)
- les limites d’acceptation à surveiller (jaune)
- les risques non acceptables à traiter en priorité (rouge)
Étape 5 – Établir un plan d’action
Une fois formalisée, les établissements peuvent désormais élaborer un plan d’action. En effet, les résultats de cette cartographie facilitent l’identification des risques et de définir des actions concrètes pour les éliminer ou les réduire. Ainsi, l’établissement peut proactivement limiter la survenance des risques et assurer sa sécurité
Le plan d’action priorise les actions, en fonction de la criticité du risque et de son niveau de maîtrise. Dans le plan d’action, on traitera en priorité le risque ayant une note de criticité élevée et un niveau de maîtrise faible.
On affecte un coefficient de maîtrise des risques à la note de criticité afin d’obtenir une note de Criticité résiduelle (Cr), évoluant en fonction du niveau de maîtrise du risque.
Cr = C x Coefficient de maîtrise du risque
On peut utiliser une cotation allant de 0.25, 0.5, 0.75 à 1. Plus le coefficient est élevé, moins celui-ci à d’incidence sur la notre de criticité, et donc, moins les actions en place n’ont impact.
Quelles sont les difficultées rencontrées ?
L’absence de cartographie des risques dans un Établissement de Santé peut entraîner des échecs dans les projets envisagés par la structure. Le respect des dates de réalisation des projets est difficilement assuré. La prise en compte des normes et réglementations obligatoires est incomplète. Il existe un objectif lié à l’importance de la maîtrise des risques par les équipes, mentionné dans le manuel de certification 2024 de la Haute Autorité de Santé (HAS).
Le support des outils dédiés
Le recours à un logiciel dédié est un allié de taille pour lier votre cartographie des risques à votre plan d’action global. On peut classer les risques au regard des critères définis par la HAS.
Grâce au calcul automatique de la note de criticité et de criticité résiduelle, il est possible de définir les actions nécessaires. Par conséquent, le diagramme de Gantt s’établit automatiquement, ce qui permet de formaliser votre cartographie de manière claire et concise.
La conclusion de l’experte
La cartographie des risques est un outil stratégique et opérationnel indispensable au pilotage des risques et du système de management des risques de manière globale. Le numérique est aujourd’hui un support de travail garantissant une qualité de gestion optimale dans la gestion des risques et la prise en charge des patients.